C’est tellement bon avant (Le pastiche)

5 janvier 2019 0 Par nadine-moncey

La route des vacances ! Le délice de l’évasion, c’est l’idée du grand frisson.
Chemin faisant, ce sont surtout les voies encombrées, à l’origine de stress intense, d’anxiété, le ventre crispé dans des jeans un peu trop serrés, qui font surface, ou la monotonie aussi. À l’arrivée peut alors subsister le soulagement d’être parvenu à bon port.
Mais le plaisir qu’inspirent les vacances, ça se passe bien avant le vrombissement du moteur. On y pense tellement en amont. Les questions se bousculent dans la tête : où aller ? Mer, montagne, campagne, voyage au bout du monde… Quand partir ? Vite un calendrier : été, hiver, été indien, hiver boréal… Mais un seul but : la découverte de divers horizons, là où jouir de l’instant présent est si facile.
Dès les premiers clics sur l’ordinateur à la recherche du lieu idéal, l’aventure commence. On passe d’hôtel en hôtel en se projetant illico d’un endroit à un autre. Le soleil est au zénith, le spa ouvre ses espaces de sérénité, l’immense piscine pour soi. C’est en mode farniente que le bonheur s’invite. La vie est belle, plus de contraintes. Ne rien faire, la félicité au rendez-vous. Visiter des lieux chargés d’histoire seul au monde, le septième ciel !
Penser aux vacances, c’est s’imaginer loin du tumulte du quotidien et c’est tellement bon. Le summum du plaisir se situe sans doute à ce moment-là, quand on a pu faire abstraction des aléas d’un parcours.
Puis il faut passer à l’action en définissant ses choix. Où arrête-t-on le curseur ? Les frustrations apparaissent. Mettre de côté la plupart des images qui ont produit tant de fantasmes s’impose à nous.
Si l’enthousiasme de l’avant-départ pouvait être revécu par soi tout au long du trajet ! Mais c’est les yeux rivés sur le pare-brise avant, le flot menaçant de la circulation surgissant de droite et de gauche, que les distances sont avalées avec appréhension. Et on roule, on roule.
La vitesse qui grise compense enfin la déception d’un voyage angoissant.